En attendant «Le Mouvement», un mini-album pour Valérie Clio

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Par Denise Paquin
En attendant «Le Mouvement», un mini-album pour Valérie Clio
En attendant le lancement de son troisième album, Valérie Clio a concocté un mini acoustique avec con complice Guillaume Tondreau. Photo - Jean-Erick Dorval

Comme beaucoup de gens, le confinement a plongé la chanteuse Valérie Clio dans l’introspection, à la quête de l’essentiel dans sa vie. Cette réflexion lui a inspiré plusieurs chansons, dont cinq ont gravé les sillons du mini-album «Court-métrage».

Quand la pandémie a éclaté, Valérie Clio mettait la dernière main à son troisième album, «Le Mouvement», sur lequel elle travaille depuis trois ans. «J’étais en train de faire le peaufinage. Il y avait deux chansons qui n’étaient pas à mon goût ; il fallait ouvrir les tracks», raconte l’auteure-compositrice-interprète revenue depuis juin à Donnacona.

«J’ai appelé mon ami Guillaume Tondreau, je lui ai dit “J’ai quelques tounes. On fais-tu un mini album ? Et je lui ai présenté la chanson “Assise sur un banc”. Il a trouvé ça beau», raconte-t-elle. «Il m’a dit : “Es-tu capable d’en écrire d’autres ?” Je lui ai dit que j’en avais au moins sept, huit. Il m’a dit : “Go, on le fait parce qu’on ne sait pas quand on va mourir !”»

L’urgence et le détachement, c’est ce qui a dicté l’album enregistré entre cuisine et salon avec son complice, le multiinstrumentiste Guillaume Tondreau. «Ça s’est réalisé avec moins de moyens que d’habitude parce qu’on n’avait plus de job pour payer ça ! lance Valérie Clio en éclatant de rire. On y est allé ce qui sonnait le mieux à notre oreille, on s’est fié à notre feeling.»

«Le sujet de “Court-métrage” c’est de se rappeler les petites choses qui toutes ensemble forment la belle grande chose qu’on peut voir : notre chez-nous, notre santé, notre famille, nos amis proches, écouter de la musique pour l’écouter, ça faisait longtemps que je n’avais pas fait ça…», raconte la concurrente de La Voix cuvée 2013.

La poésie de son message humaniste, altruiste, chanté en français, est portée en douceur par la voie magnifique de l’artiste, soutenue par des arrangements acoustiques bien ficelés.

«Je voulais que le texte ressorte le plus», dit Valérie Clio, très fière de cet album duquel ressort son «amour pour le blues, le folk, la guitare acoustique». «Bien qu’il ait une saveur pop, une saveur chanson française, on entend toutes les racines de la guitare qui survolent l’atmosphère du mois d’août à Donnacona», lance celle qui s’était fait une joie de remonter sur la scène du Festival de Blues en août dernier. Elle y sera en août 2021, assure-t-elle.

Le mini-album se distingue de «My First Blues» (2009) et “L’autre nous” (2015), son premier en français, et même du troisième sur lequel elle travaille, «Le Mouvement». Ce dernier marquera un jalon dans ses 20 ans de carrière, car elle y parle de ce qu’est le fait de vivre au Québec quand on est Noir, sujet on ne peut plus en phase avec les débats sociaux actuels. L’artiste a d’ailleurs remporté cette année le prix Honneur et Mérite pour sa contribution dans la richesse de la diversité culturelle au Québec dans le cadre du mois de l’histoire des Noirs, décerné par l’Association haïtienne de Québec. Elle a donc mis dans cet album toutes ses couleurs, ses origines antillaises, américaines et québécoises, et la maîtrise  de son art, que les amateurs de blues lui connaissent bien, qui lui a fait remporter au moins deux LysBlues.

«Ça fait cinq ans que je n’avais pas fait quelque chose de complet. J’étais à la recherche de thèmes, puis j’avais le goût d’autre chose après La Voix. J’avais le goût de faire de chanter aussi, de faire des shows», explique celle qui travaille toujours avec Martin Fontaine.

La chanteuse déplore combien les arts ont été mis en veilleuse depuis le début de la pandémie, que les mesures soient faméliques pour les artistes. «Il faudrait qu’il réalisent combien c’est important, que notre présence est intrinsèque à la vie humaine. Il faudrait que pendant une semaine il n’y ait pas de musique nulle part, pas de tableaux. Pendant une semaine, on coupe tout. Tu ouvres la radio il n’y a rien, pas de livres, tu ouvres la télévision, pas d’“entertainment”. Rien ! Juste toi et ton toi-même !» dit-elle.

Elle relève tout de même un point positif de la pandémie : sa créativité a pu encore mieux s’exprimer. «La pandémie m’a donné un repos que je n’aurais pas pu m’offrir. J’ai dormi, j’ai eu l’esprit clair, je pouvais écrire et composer sans “dead-line” de production», explique-t-elle.

En attendant le Festival de blues, Valérie Clio aimerait chanter à la Maison de la culture, quand ce sera possible, avant la fin de l’hiver si le vaccin le permet.

D’ici là, on peut écouter le mini-album sur les plateformes de téléchargement, dont bandcamp, mentionne-t-elle. «En temps de COVID, c’est plus le fun parce que ça va à plus de 80% dans nos poches,  à Guillaume et moi. Mais ce qui compte, c’est que le plus de gens connaissent la musique. Alors tu y vas avec la plateforme qui te fait plaisir», conclut-elle.

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