Saint-Raymond se souvient de son histoire

Photo de Denise Paquin
Par Denise Paquin
Saint-Raymond se souvient de son histoire
Christiane Huot, de la Société du patrimoine, et Étienne St-Pierre, coordonnateur à la culture et au patrimoine, ont dévoilé la plaque marquant le 125e anniversaire du couvent des Sœurs de la Charité. Photo – Denise Paquin

Le parcours historique de Saint-Raymond s’enrichit d’une nouvelle étape. La Société du patrimoine a dévoilé, le 9 décembre, un panneau soulignant le 125e anniversaire de l’arrivée des Sœurs de la Charité et la construction du Couvent.

À l’aube du 20e siècle, Saint-Raymond compte 3000 habitants, quelques écoles de rang et une école modèle de quatre classes, a raconté Christiane Huot, de la Société du patrimoine. Ce n’est plus suffisant. L’abbé François Bergeron, curé de 1881 à 1899, entreprend des démarches pour convaincre les Sœurs de la Charité de Québec « de construire un couvent pour dispenser l’éducation ».

C’est ainsi que le couvent, grand édifice de brique rouge, comme bien des immeubles au centre-ville de Saint-Raymond, s’élèvera à l’ombre de l’église. Lors de l’ouverture, en 1896, 215 enfants, soit 105 filles et 106 garçons, y commenceront leurs classes. Pendant près de 70 ans, le couvent marquera la vie de milliers de Raymondois.

Mme Huot a rappelé qu’en 1899, une brigade de pompiers arrivée de Québec par le train combat le grand feu et sauve le couvent. Seule la toiture sera à refaire.

Sœur Denise Bélanger, qui a enseigné au Couvent, a manifesté sa reconnaissance de voir « l’édifice continuer sa vocation d’être utile à nos concitoyens et concitoyennes ». 
Photo – Denise Paquin

Au cours des années, le couvent sera agrandi. Puis, leur nombre étant trop grand, les filles commencent à migrer en 1962 vers la nouvelle école primaire Marguerite-d’Youville. En 1963, le pensionnat ferme et le couvent devient école secondaire jusqu’à l’ouverture de l’école Louis-Jobin, en 1972.

L’édifice est acquis par la Ville. Les sœurs déménagent en 1979. Il sera converti pour accueillir des organismes, dont S.O.S. Accueil, la première garderie Nid-des-Petits et CJSR. En 1985, le couvent devient Les Habitations Saint-Raymond, pour personnes âgées autonomes.

Sœur Denise Bélanger, qui a enseigné au Couvent, a manifesté sa reconnaissance de voir « l’édifice continuer sa vocation d’être utile à nos concitoyens et concitoyennes ».

Le panneau historique sera installé devant l’édifice afin que tous puissent découvrir son histoire.

Don de tableaux à la Ville

La Société du patrimoine a profité de ce dévoilement pour faire cadeau à la Ville de deux reproductions photographiques de tableaux réalisés en 1886 par le peintre britannique Daniel Charles Grose, qui a fait deux séjours à Saint-Raymond, en 1885 et en 1886, profitant de l’arrivée du train entre Québec et Saint-Raymond.

Jean-Louis Plamondon a fait une recherche pour retracer l’histoire et la signification des deux tableaux ayant appartenu à la famille Panet, de la seigneurie de Bourg-Louis. Photo – Denise Paquin

Ces tableaux intitulés « La rivière Sainte-Anne » et « La Mauvaise rivière » achetés à l’époque par Edouard Antill Panet ont orné pendant plus d’un siècle les murs du manoir seigneurial de Bourg-Louis avant d’entrer dans les collections du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), où Jean-Louis Plamondon, de la Société du patrimoine, les a trouvés.

Selon M. Plamondon, ces deux œuvres sont intéressantes à plus d’un titre, mais surtout la seconde parce qu’elle offre une vue « rare » des débuts de la colonisation à Saint-Raymond dans la première moitié du 19e siècle.

On voit, en effet, à un carrefour en bordure de la Mauvaise, plusieurs habitations ainsi qu’un moulin à farine et, peut-être, un moulin à scie. M. Plamondon a découvert dans les archives que ces constructions ont été à l’origine d’un procès entre le seigneur Panet et le propriétaire du moulin, un dénommé Déry, puisque seul le seigneur pouvait construire de telles dépendances sous le régime seigneurial, qui sera aboli en 1854 au Québec.

Les deux tableaux ont été reproduits avec l’autorisation et selon les exigences du Musée par le photographe Yvan Bédard.

On peut admirer les deux œuvres dans le site Internet du Musée à l’adresse https://collections.mnbaq.org.

On peut admirer de plus près les oeuvres originales dans le site du Musée national des beaux-arts du Québec. Photo – Denise Paquin

 

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