Extrait d’un éditorial du journal Le Monde du 26 mai : « Un carnage dans une école américaine, la détresse infinie des familles, un discours grave du président puis, plus rien. Jusqu’au prochain massacre ». Plus rien, sauf des appels répétés à la prière et aux pensées pour les victimes de la part de politiciens hypocrites. La mère du petit Xavier Lopez, 10 ans, qui a embrassé son fils le matin avant qu’il ne parte à l’école pour ne plus jamais en revenir, cette mère n’en a rien à cirer des prières de politiciens. Les prières ne protègent personne contre les balles des fusils d’assaut.
Il faut nommer les complices de la tuerie du Texas : Greg Abbott, le gouverneur républicain qui a fait disparaître toute entrave à l’achat d’armes de guerre par les citoyens de plus de 18 ans (le tueur de la petite ville d’Uvalde a acheté deux A-R-15 le matin de ses
18 ans, le 25 mai); Ted Cruz, sénateur républicain du Texas qui a reçu 300 000 $ des vendeurs d’armes et tous les sénateurs républicains du Congrès qui ont refusé systématiquement toutes les lois présentées par les démocrates.
Tous ces complices du meurtrier jettent le blâme sur la maladie mentale. Des malades mentaux, il y en a dans toutes les sociétés semblables. Mais nulle part ailleurs, on assiste à un tel nombre de tueries de masse pour la simple et bonne raison qu’ailleurs, il n’y a pas d’armes en circulation libre. Les républicains du Texas sont très préoccupés par la vie des foetus dans leur loi criminalisant l’avortement, mais ils semblent indifférents à l’assasinat d’enfants de 8 ou 10 ans. Dans leur esprit, le second amendement de la constitution américaine est plus important que la vie des enfants.
Or, ce droit, prévu dans une constitution écrite en 1787 dans la jeune république américaine qui vient alors d’accéder à l’indépendance, ce droit de porter des armes est accordé dans le cadre de la formation de milices dans un pays où il n’existe pas encore d’armée de métier. Précisons qu’à l’époque, les fusils ne tiraient qu’une balle. Celui du tueur de la semaine dernière, une arme faite pour la guerre, a pu tirer 210 balles sur les élèves. En 2020, il s’est vendu 33 millions d’armes à feu aux É-U et en 2021, 20 millions. On peut conclure qu’avec un tel trafic et de tels profits, il est facile de financer grassement les politiciens et donc de faire de ceux-ci des tueurs à gage.
