Je me permets cette semaine d’ajouter quelques mots à ceux des commentateurs de tous horizons politiques pour souligner l’année anniversaire de celui qui aurait eu 100 ans cette semaine et qui disait de nous que nous serions quelque chose comme un grand peuple, René Lévesque. À ce sujet, pour employer les mots de Gilles Vigneault, tout a été dit, sauf par moi.
Contrairement à plusieurs autres chefs d’État, René Lévesque ne s’est pas contenté d’écouter son peuple, il l’a conduit plus loin. Il a osé croire que nous étions plus capables que nous ne le croyions nous-mêmes. Simple ministre, il a osé affronter les grands argentiers de Wall Street en nationalisant l’électricité, rapatriant ainsi des profits qui sortaient du Québec pour nous aider à construire un État moderne et à rediriger l’argent en fonction de nos besoins en santé et en éducation. Devenu premier ministre, il a su s’entourer d’une équipe dont on a dit qu’elle était la plus compétente de l’histoire du Québec.
Il en fallait du courage pour imposer la loi 101 aux anglophones qui régnaient ici à la manière des colonisateurs et aussi aux allophones, pour qui le Québec n’était qu’une porte d’entrée dans une grande Amérique anglophone. Il en fallait du courage pour tenir tête aux grands spéculateurs fonciers et sauver les terres agricoles pour les générations à venir. Il en fallait du courage pour imposer aux affairistes et lobbyistes, la loi sur le financement des partis politiques. La liste des réalisations majeures de son gouvernement est trop longue pour que je puisse la dresser ici.
Je voudrais surtout insister sur l’importance de faire connaître cet homme et son impact sur la vie de tous les Québécois à ces jeunes qui ont grandement besoin d’un modèle pour affronter les années qui viennent. On ne cesse de parler de la détresse psychologique des jeunes et de constater l’absence de points de repères capables de les orienter. Faire connaître et manifester une certaine admiration pour des hommes de la trempe de René Lévesque et de ceux avec qu’il a combattu est une façon d’inspirer la jeunesse. C’est notre rôle comme parents et comme enseignants de les rendre conscients de leur place dans l’histoire et de leur devoir d’agir. Il importe de s’impliquer afin qu’ils fassent l’histoire à leur tour au lieu de la subir. Enfin, sachons qu’il n’est pas interdit d’accomplir cette mission avec passion. La passion est hautement contagieuse.
